Il s’agit de coopératives rurales ayant pour but de faciliter à leurs adhérents l’accès aux intrants, à l’équipement, aux infrastructures de stockage et de transformation, aux services de commercialisation et à l’appui technique à tous les niveaux. Elles disposent de fonds de roulement pour la production et la commercialisation leur permettant de fournir leurs adhérents à crédit et de leur permettre de commercialiser leurs excédents de production au moment opportun. Il s’agit donc d’appuyer de façon intégrée les filières céréalières, maraîchères et de production animale. Notons qu’au Sénégal, d’après la loi coopérative de 1983, toujours en cours, les coopératives peuvent aussi mener de l’épargne-crédit, et donc comme les mutuelles financer des petits investissements portés par des individus ou des groupements.
Le RESOPP dispose de 9 coopératives mères et 37 antennes coopératives.
Un autre aspect intéressant des coopératives concerne leur durabilité. Au Québec, les entreprises coopératives affichent un taux de survie deux fois supérieur à celui des entreprises en général. Une étude publiée par le ministère québécois de l’Industrie et du Commerce en 1999 précise que 77% des coopératives de producteurs passent le cap des 5 années d’existence et 58% prospèrent après 10 ans. Dans le cas des autres entreprises non-coopératives, à peine un tiers passent le cap des 5 ans.
Pour bien interpréter ces chiffres, il faut noter que les coopératives québécoises s’investissent dans tous les secteurs de l’économie, y compris ceux qui sont hautement concurrentiels et donc risqués. Ce n’est généralement pas le cas des coopératives agricoles sénégalaises pour la plupart engagées dans la production vivrière qui a un marché garanti.
Les éléments ci-dessus montrent que le choix fait par le RESOPP d’utiliser la formule coopérative était justifié. Les coopératives de services mises en place par le RESOPP sont de type polyvalent et structurant dans la mesure où elles peuvent susciter et appuyer la création d’autres micro-entreprises ou coopératives de production, transformation ou commercialisation de plus petite taille. Cela suppose que les personnes morales doivent pouvoir y adhérer.
Cependant un développement sain des coopératives mises en place par le RESOPP et leur durabilité à long terme s’appuie sur les préalables suivants :
1 En tant qu’organisation faîtière, l’union des coopératives RESOPP a une existence et des moyens concrets
2 Les activités de microfinance sont séparées des autres activités coopératives et soient gérées par une institution spécialisée et indépendante
3 Les coopératives pratiquent des activités génératrices de revenus, plus spécifiquement la commercialisation du grain.
4 Le mouvement coopératif rural national et sa structure de tutelle sont renforcés.